On nous parle de « performer » pour « gagner sa vie » …
On nous parle de « prix à payer à la vie » pour réussir, de sacrifices à faire, d’efforts à fournir …
Avec ces ultimatums :
« sans cela vous n’aurez rien » …
« vous n’arriverez à rien » …
« vous ne serez rien » …
Mais tout cela n’est-il pas que la vision d’une humanité perdue, répondant aux « insuffisances » dont elle se rend elle-même coupable, aux manques, aux déceptions passées, et surtout à cette rivalité compétitive qui donne à celui qui s’y plie, le droit d’exister dans la société, « l’honneur » d’être reconnu comme « membre du club », dans cette vision validée de la vie, dans ce monde de conso-destruction auquel l’humain est enchaîné dès sa naissance, dans l’insécurité la plus totale …
Tous ces concepts qui ne répondent qu’à cette peur collective du retour au néant.
La Vie n’a pas à être « gagnée » ! Elle nous a été offerte …
Mais on l’a tellement désidentifiée, que maintenant on se met un point d’honneur à la reconquérir, et à se battre pour lui rendre la valeur de laquelle on l’a dépourvue …
Parler à l’humain de sacrifices à faire et d’efforts à fournir, ne programme son cerveau qu’à fuir devant ces obligations d’obéissance …
Un esprit libre ne peut pas répondre à ces injonctions …
Le cerveau humain tel qu’il est conçu, ne répond qu’au stimuli du jeu et de la facilité pour retenir ses apprentissages …
Nous sommes ainsi faits, et en nous faisant violence, car c’est bien de cela dont il est question, nous ne faisons que donner matière à cette insécurité, qui appelle cette performance à la rescousse, elle-même nourrissant à son tour l’insécurité, puisqu’elles se révèlent et s’entretiennent l’une l’autre, étant les deux polarités d’un même espace.
Alors qu’à l’aube des origines, la Vie ne demande rien …
Sinon d’être vécue …
Mais nous nous sommes tellement comparés que nous nous sommes oubliés et perdus.
Tellement oubliés, que nous avons créé en nous, ce néant que maintenant nous nous évertuons à combler.
Tellement perdus, que pour nous rendre crédibles à nous mêmes, il nous faut bien donner un sens à ce remplissage. Et ce sens, c’est devenir encore et toujours plus, meilleure version de soi, dans le monde de « j’ai tout compris » …
Mais encore et toujours plus que quoi ? Que qui ?
Qui sommes-nous donc, pour émettre l’hypothèse que la Perfection de la Vie, aurait fait une « erreur » en nous créant ?
Ne pouvons-nous pas simplement vivre au gré de notre propre découverte d’Être, dans cet émerveillement de ce que la Vie fait de nous à chaque instant où elle nous traverse pour nous réinventer, au gré de « l’utilité » et de la magie d’Elle-même …
Cessons d’être ce que nous faisons … Et faisons ce que nous sommes …
Cessons de nous identifier à des résultats reconnus par l’échelle sociale, nous gratifiant de « bon élève de la Vie » …
Être, simplement …
Devenir ce que nous sommes et permettre à cet Être de faire ce qui coule naturellement de lui en pleine osmose, dans l’équilibre naturel de la Vie qui régit sa parfaite organisation en laissant à chacun la meilleure place en fonction de ce qu’il est …
En contrôlant sans cesse qui doit faire quoi, où, quand, comment, pourquoi, et avec qui, ne sommes-nous pas en train de contrer un flux de la Vie, d’endommager un équilibre naturel, d’effondrer quelque chose, même si nous ne savons pas encore quoi ?
Si nous retrouvions confiance en la justesse évidente de la perfection de la Vie, les rôles de chacun seraient peut-être mieux distribués dans l’équité des talents, et ainsi la vie retrouverait-elle son sens, au sein de nos égarements.
Il est de plus en plus difficile pour de nombreuses personnes, d’entrer dans ces moules, ces nouveaux modèles, ces nouveaux rôles, ces nouvelles identités falsifiées, car le mode originel de retour à Soi au cœur de la Vie, vibre de plus en plus fort en chaque être humain et se répand dans les cœurs telle une onde nourrissante …
Je me disais, il y a quelques jours …
Peut-être que dans quelques centaines d’années, dans les tablettes de l’histoire, nos descendants pourront lire que, fût autrefois un temps où fleurissaient thérapeutes, coachs et accompagnants, parce que l’humanité ne savait plus comment vivre, s’était perdue dans les méandres de ses propres exigences, avait peur d’une vie dont elle avait perdu le sens, et était tellement terrifiée à l’idée de ne pas être assez « conforme », « valable », et aimante …
Béatrice Bonnin – Âme Stellaire
Exploratrice de l’Âme et des Mondes Oubliés