L’humain se cache de ce qui lui fait le plus peur : la négativité !
Il en est à ce point qu’il en perd son humanité à grand coup de…
– Sois positif !
– Relève toi !
– Ne te laisse pas démoraliser !
– Garde ta motivation !
– Sois meilleur que les autres !
– Avance quoi qu’il arrive !
– Arrête de penser négatif et le bonheur arrivera dans ta vie !
– C’est ta négativité qui te crée une vie de merde !
– J’en passe et des meilleures …
En bref ! C’est marche ou crève !
Des injonctions tueuses, restrictives, et séparatrices du tout en soi !
Voilà ce que les exigences de la société, et de la performance nous apprennent.
Et celui ou celle qui n’y arrive plus, est jugé et doit réussir ou « crever » et disparaître, il ne doit pas faire « tache » dans ce monde où la perfection est tant plébiscitée …
C’est la loi du plus fort, et au cas où ce serait contagieux, mieux vaut l’éradiquer de son entourage, et pourquoi pas du système …
La personne qualifiée de « négative » est très vite stigmatisée, et traitée de victime, de personne toxique, de vampire, de pervers narcissique …
Et surtout elle est reléguée dans son monde dont personne ne veut, elle est fuie, abandonnée, oubliée, rejetée …
Ou bien, combattue, condamnée, expulsée …
Alors, je ne dis pas que ces profils n’existent pas …
Je propose juste d’ouvrir grand les yeux, mais alors très grand, hein …
Pour se demander si nous ne le sommes pas un peu toutes et tous, selon l’humeur, les épreuves, les circonstances, la vie quoi ! …
Il suffit juste d’être honnête et sans complaisance envers soi, pour avoir la réponse …
Car je ne connais personne, je ne dis bien PERSONNE, qui est à ce que l’on nomme le « TOP » de lui-même 24h/24h, 7 jours sur 7, et 365 jours par an !! Et c’est naturel, c’est là tout le jeu de ce monde de dualité que nous expérimentons au quotidien …
Et ce sont là, les saisons de l’Être …
Parce que juger une personne dite « négative » est d’autant plus confortable, qu’on en profite pour se croise foncièrement positif !
Quelle gratification !!
Tu as reconnu la négativité de cette personne, parce que tu es dans ta positivité absolue ? …
NON ! C’est parce que tu portes la même négativité en toi, que tu as reconnu la sienne !
Tout ce qui ne fait pas partie de ton connu, tu ne peux ni le voir, ni le comprendre !
Alors on court après ce positif …
Pour ne pas ressembler à cette personne affaiblie, détruite, ou brisée …
Mais cette personne qualifiée de « négative » …
Qui connait son histoire ?
Souvent personne, et pour cause …
Comme on ne veut pas lui ressembler (alors que pourtant on lui ressemble régulièrement en se voilant la face ou en se cachant des regards) on ne veut pas non plus s’intéresser à son histoire …
Des fois que ce serait contagieux …
Cette course inlassable à la positivité ruine et épuise l’humain, qui se doit de revêtir les masques nécessaires, pour montrer le visage parfait, la vie parfaite, que tout le monde veut voir !
Elle le déshumanise en le détournant d’une approche saine et sincère des malheurs et difficultés qui l’entourent …
L’HUMAIN PRÉFÈRE RÊVER QUE VOIR !
Qui ne l’a pas rencontré dans un « Comment vas tu ? » …
Qui n’attend en réponse que : » Très bien et toi ? » …
Si une personne décide d’être authentique en répondant par le dévoilement de son « mal être », elle est face à deux réactions …
Soit le poseur de question se détourne, coupant court à sa réponse parce qu’il a peur de se faire polluer, qu’il n’a pas le temps, ou que ça ne l’intéresse finalement pas du tout …
Soit le sauveur s’active et se répand en épanchement qui parfois, tournera vite à une forme de pouvoir de bien-pensance pour dorer un ego qui a besoin de vivre de ses exploits de sauveur …
Je remarque aussi (comme vous très certainement) que du côté des accompagnants, il fut un temps où chacun(e) jouait à Mr ou Mme parfait(e) …
Genre, j’ai tout compris alors je vais te montrer …
Maintenant la tendance (pour ne pas dire la mode) veut que ces mêmes accompagnants évoquent leur misère du moment, leurs doutes, leur difficultés, leur peur afin de dire haut et fort, vous voyez, hein, je peux vous comprendre, je suis un humain comme vous …
Mais la démarche rejoint si vite le marketing …
Si je montre ma vulnérable, j’aurai davantage de clients puisqu’ils se reconnaîtront en moi …
Où se situe réellement l’authenticité dans tout cela ? …
Quand l’humain comprendra-t-il que la négativité est vivante en chacun de nous, et nécessaire à la révélation de la positivité que nous portons également.
Que la combattre et la chasser, c’est combattre et chasser une part de nous, sans laquelle nous n’atteindrons jamais l’unité, puisque cette Unité est l’expression du Tout que nous portons en nous …
Quand comprendrons-nous qu’il n’y a rien à rejeter, rien à filtrer, ni rien à préférer …
Que tout ce qui est en nous fait partie de notre propre écosystème, et que les parties que nous rejetons n’auront plus besoin de crier si fort pour être entendues lorsque nous les auront accueillies comme parties intégrantes de cet Être si complexe et si complet …
Oui ! La négativité fait partie de notre écosystème intérieur, et elle est précieuse car révèle son contraire, et il est important que nous lui accordions sa part d’expression, afin de dévoiler notre véritable authenticité, et que cesse l’ancestral réflexe du jugement, face à tout ce qui n’est pas validé par les normes de l’Homo Sociétus !
Béatrice Bonnin – Âme Stellaire
Exploratrice de l’Âme et des Mondes Oubliés